Sheila LuTHe-Finnal
" Nous ne sommes rien. Soyons tout ! "
Biographie
C’est en le 27 fantasier de l’an 692 que Sheila Finnal, débutante sans avenir bien
défini et mascotte de l’équipe locale de curling sur gazon, épouse Bernard-Edern
Lühte, financier et philosophe luxembourgeois, ne pouvant résister à la
perspective de joindre son goût du calembour à l’attrait indéniable d’un compte
en banque bien dodu.
Cette innocente plaisanterie se révèlera pourtant un
élément fondateur dans le parcours de Sheila. Découvrant, à sa grande détresse,
ce qu’est la vie du mauvais côté du tampon Jex, sa conscience politique
s'éveille à la plainte des masses. Elle claque avec fracas la porte du domicile
conjugal, le 3 maton 692, emportant en guise
de pension alimentaire les œuvres complètes des penseurs Rouges qui calaient les
meubles de son mari.
Ne lisant que les quatrièmes de couverture, Sheila
se forge un frêle mais résolu bagage idéologique, qu'elle résume en adoptant le
mot d’ordre d’Eric Blair, « Quatre-pattes, oui, Deux-pattes, non », dont elle
fait dès lors sa ligne de conduite, position militante entraînant d’amusants
quiproquos qu’il serait fastidieux de développer ici [mais
sans la narration desquels cependant l'apparition soudaine de Sheila au
sein d'une Orporation majoritairement constituée
d'apolitiques mollissants est tout bonnement
incompréhensible. Par pudeur, passons...]
L'oeuvre de Sheila Lühte-Finnal est construite
autour du détournement et de la recomposition de textes et iconographies
existantes, à l'instar de Chick jouant en même temps deux enregistrements de
Jean-Sol Partre pour "faire jaillir une idée nouvelle du choc de deux idées
anciennes".
Notre auteur se plait ainsi à fredonner
facétieusement des paroles d’Eugène Pottier dès que surgit la musique de Rouget
de Lisle.