Un peu de temps perdu

 

La trace indélébile de nos premiers baisers

Qui fondaient dans sa bouche comme un bonbon sucré

Sa longue chevelure qui ondoie dans le vent:

 

Comment lui expliquer qu’elles ne reviendraient plus ?

 

Ou le dessin d’un sein, son mouvement vivant

Ces cent mille regards épousant les fessiers

(Cette image, Lucrèce, je crois, la nomme Beauté)

C’est le souffle divin d’où s’écoule le temps :

 

Comment donc accepter qu’ils ne reviendront plus ?

 

Ce qui se joue et cherche au fond d’un trou du cul,

Dans un temps allongé fait de pauses et d’oubli

Je le connais déjà comme je connais la rue.

Il faudrait réveiller les douleurs endormies,

Et le temps des horloges alors ne serait plus.

 

Sheila Lüthe-Finnal